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Épistaxis ou saignement de nez

L’épistaxis, plus communément appelée saignement de nez, est une hémorragie des cavités nasales et des sinus 1.
Elle résulte de l’interaction de facteurs endommageant la muqueuse et la paroi vasculaire de la cavité nasale2.
La fragilité de la muqueuse des fosses nasales (fine et au contact direct de l’os), associée à une vascularisation importante Figure 1, explique le fait que 60 % de la population ait connu au moins une épistaxis au cours de son existence (1,3) et que l’épistaxis soit une urgence fréquente en pratique ORL (1).

Figure 1 : Coupe anatomique de la cavité nasale

Gravité des épistaxis ou saignements de nez

Si, dans 90 % des cas, l’épistaxis est le plus souvent bénigne (1) et se résout de façon spontanée, elle est :
– Grave de par son abondance immédiate ou sa répétition dans 10 % des cas (1)
– La cause d’une hospitalisation chez à 11 à 25 % des patients consultant à l’hôpital pour une épistaxis (3)

Causes de l’épistaxis ou saignement de nez et diagnostic

L’épistaxis est le plus souvent d’origine indéterminée, avec une cause locale. Elle peut également être l’expression clinique d’une maladie locorégionale ou systémique4 habituellement déjà connue mais dont elle peut parfois en révéler l’existence.

Les principales causes de l’épistaxis d’origine locale sont (1,2,4,6) :

  • Infectieuses et inflammatoires : rhinites, sinusites…
  • Traumatiques : corps étranger, traumatismes accidentels ou opératoires (chirurgie rhinosinusienne, intubation nasale…)
  • Tumorales

Les principales causes de l’épistaxis d’origine générale (épistaxis épiphénomène parfois révélatrice) sont (1,2,4,6) :

  • Hypertension artérielle
  • Maladies hémorragiques :
    • qui altèrent l’hémostase primaire : purpura rhumatoïde, immuno-allergique, maladie de Glanzmann, Willebrand, insuffisance rénale, hémopathies, prise d’aspirine, antiagrégants, AINS…
    • qui altèrent la coagulation : hémophilie, prise d’anticoagulants, chimiothérapie, insuffisance hépatique…
  • Maladies vasculaires : Maladie de Rendu-Osler, rupture d’anévrisme carotidien intracaverneux…

Traitement de l’épistaxis ou saignement de nez

Figure 2 : Traitement du saignement de nez

A. Méchage vestibulaire avec une mèche hémostatique
B. Méchage antérieur réalisé par un médecin avec une mèche hémostatique

⚠️ La technique de méchage doit être adaptée aux produits utilisés (5)

Le traitement local de l’épistaxis est variable selon l’étiologie et l’abondance de l’épistaxis 1 mais il s’agit en première intention de stopper l’hémorragie et d’identifier les facteurs de gravité (1,4,5).

 

Traitement des épistaxis ou saignements de nez vestibulaires

1. Évacuation du caillot par mouchage (la présence d’un caillot entretien le saignement)
2. Tamponnement vestibulaire par introduction d’une mèche hémostatique résorbable ou non (Figure 2A)
3. Compression bidigitale pendant au moins 10 minutes (en regard de la tache vasculaire)

Une cautérisation de la tache vasculaire pourra être pratiquée

Traitement des épistaxis ou saignements de nez dont la localisation est non déterminée (diffuse, postérieure…)

Par ordre d’escalade thérapeutique (6) :

  • Tamponnement antérieur de la cavité nasale (Figure 2 B)
  • Tamponnement antéro-postérieur

Autres traitements de l’épistaxis ou saignement de nez

En fonction de l’abondance, de la répétition et de la cause des épistaxis, 2 autres niveaux thérapeutiques de prise en charge de l’épistaxis sont envisageables (1,2,4) :

  • Hémostase régionale : action sur l’artère à l’origine du saignement en cas de non maîtrise des saignements par les méchages ou d’épistaxis importantes
  • Hémostase générale : action sur les facteurs en cause

Facteurs de mauvais pronostic

⚠️ Certains facteurs impactent négativement le contrôle du saignement et favorisent le recours à l’hospitalisation (3) :

  • Âge du patient > 65 ans
  • Durée du saignement > 6 h
  • Abondance du saignement
  • Épisodes répétés dans les 6 mois précédents
  • Méchage et déméchage répétitifs
  • Médicaments favorisant le risque hémorragique (AVK, AINS…)

Dans tous les cas, l’épistaxis, même banale et apparemment isolée, nécessite un bilan complet clinique, biologique et endoscopique à réaliser à distance de l’épisode hémorragique pour rechercher une étiologie dont elle serait un des signes d’appel (1).

Références

  • 1. Gicquel P., Fontanel J.P. Epistaxis. Encycl Méd Chir, ed Elsevier, Paris. Traité d’Otorhinolaryngologie. 1995; 20-310-A-10 :19 p.
  • 2. Tan L., Calhoun K. Epistaxis. Med Clin North Am. 1999.83(1):43-56
  • 3. Klossek JM et al. Epistaxis and its management: an observational pilot study carried out in 23 hospital centres in France. Rhinology. 2006 Jun;44(2):151-5.
  • 4. Facon F. Dessi P. Epistaxis. Rev Prat. 2000;50:1551-5.
  • 5. Trinh-Duc et al. Fiche 88 : épistaxis. ed. Elsevier-Masson. Méga-guide pratique des urgences. 2016 : 599-602.
  • 6. Université Médicale Virtuelle Francophone – Collège Français d’ORL et de Chirurgie Cervico-Faciale. Item 85 (ex item 313) : Epistaxis. 2014.

Pour en savoir plus sur les traitements de cette pathologie, découvrez notre page le saviez-vous dédiée.